Il y a trois principaux traitements non médicamenteux pour améliorer ou maintenir la mémoire et la réflexion : la stimulation cognitive, l’entraînement cognitif et la réadaptation cognitive. Le terme « cognitif » désigne le processus de réflexion du cerveau.
Lors de la conférence consensuelle canadienne sur les troubles neurocognitifs et les traitements connexes, les intervenants ont fait des recommandations sur l’utilisation d’approches non médicamenteuses pour les personnes ayant un trouble neurocognitif et leurs proches aidants. Pour connaitre les 5 interventions, cliquez ici. Vous en saurez davantage ici, dans les tableaux 2 à 6 (disponible seulement en anglais).
Thérapie par la stimulation cognitive
La thérapie par la stimulation cognitive est un programme d’activités qui encourage les personnes ayant un trouble neurocognitif à utiliser différentes parties de leur cerveau. Ces activités peuvent comprendre des conversations ou des jeux mentaux ou physiques. Elles sont généralement dispensées par un fournisseur de soins de santé à de petits groupes sur une période de six à huit semaines. On a constaté lors de nombreuses études que la thérapie par la stimulation cognitive améliorait la mémoire et la réflexion, et les personnes qui participent à ces activités y prennent généralement plaisir. Chaque séance a son propre sujet de discussion comme les affaires courantes, l’alimentation ou les films, et est agrémentée de puzzles, de jeux, et d’activités liées au thème traité. Ces séances conviennent aux personnes qui vivent avec un trouble neurocognitif léger à modéré.
En dépit des données probantes issues de la recherche et des recommandations cliniques en faveur de la thérapie par la stimulation cognitive, ce genre de programme est rarement offert au Canada. Si vous avez de la chance, vous trouverez peut-être un groupe dans votre région. Vous pouvez demander à votre médecin de famille, à une infirmière praticienne ou à un spécialiste si ce type de thérapie est offert près de chez vous.
Selon les résultats de recherches, la pratique régulière de diverses activités de groupe mentalement exigeantes peut améliorer la mémoire et la réflexion des personnes ayant un trouble neurocognitif.
Entraînement cognitif ou « entraînement cérébral »
L’« entraînement cérébral » fait intervenir des exercices mentaux pour améliorer différents aspects de la mémoire et de la réflexion. Les exercices mentaux sont généralement dispensés sur ordinateur, parfois sous la forme d’un jeu. On ne sait pas avec certitude si l’entraînement cérébral aide les personnes ayant un trouble neurocognitif. Selon les conclusions de certaines études, ce type d’entraînement permet d’améliorer la mémoire et la réflexion, mais ce n’est pas toujours le cas. La pratique hebdomadaire fréquente de l’entraînement cognitif peut produire un meilleur effet. De plus, il se peut que les améliorations ne se manifestent que pour les tâches que les personnes exercent (par ex., si vous vous exercez à vous souvenir de listes d’épicerie, cette fonction s’améliorera, mais pas la facilité à trouver le bon terme).
Certaines personnes ayant un trouble neurocognitif qui pratiquent l’entraînement cognitif ont le sentiment que ce type d’entraînement est utile. Cependant, aucune donnée probante n’indique que ces programmes permettent d’améliorer la mémoire et la réflexion des personnes ayant un trouble neurocognitif et nous ne les avalisons pas spécifiquement. Vous pouvez en essayer certains gratuitement, mais un accès continu nécessite un paiement mensuel ou l’acquisition d’un forfait à vie: neuronation, lumosity ou elevateapp.
Il existe des options d’entraînement cognitif autonome! Parmi les activités susceptibles de stimuler la fonction cérébrale, mentionnons :
- Les casse-tête : qui peuvent aider à organiser l’information visuelle, à interpréter les schémas et à comprendre comment des objets forment un tout.
- La musique : on a constaté qu’écouter de la musique, chanter dans un chœur ou apprendre à jouer d’un instrument de musique favorisait la fonction cognitive et la pensée créative ou la capacité de résolution de problèmes. Vous n’avez pas besoin de devenir expert, et il y a de nombreux groupes qui ne requièrent pas de formation musicale préalable.
- Apprendre à danser (ou à jongler) : l’acquisition d’une compétence physique comme la danse ou le jonglage met le cerveau au défi et peut stimuler la mémoire et le rappel. Ces activités sont bonnes pour l’équilibre et peuvent promouvoir l’activité physique et la socialisation.
- Jeux de cartes : des études ont montré que les jeux de cartes ont le potentiel d’accroître les capacités cérébrales et de stimuler la mémoire et la réflexion. Le Solitaire est une très bonne option pour une personne seule. Commencez par des jeux de cartes que vous connaissez bien et progressez à partir de là.
- La socialisation : l’interaction sociale est importante pour le bien-être mental et peut favoriser l’attention et la mémoire. Le fait de parler avec d’autres personnes aide à interpréter les situations selon différentes perspectives.
La plupart de ces activités, comme chanter dans un chœur ou jouer aux cartes, vous permettront de bénéficier de nombreux avantages, et vous aurez du plaisir aussi!
Réadaptation cognitive
La réadaptation cognitive est axée sur la personne. Le traitement peut consister à trouver de nouveaux moyens de réaliser des tâches quotidiennes. Si la personne souhaite cuisiner un repas chaud, un ergothérapeute peut l’aider à améliorer son attention par des jeux informatifs, à simplifier ses recettes pour raccourcir le temps de cuisson ou à utiliser d’autres aide-mémoire, comme une alarme, au cas où la cuisinière serait laissée sans surveillance. Ce ne sont là que quelques outils utilisés en réadaptation cognitive.
La réadaptation cognitive a été utilisée pour traiter les personnes ayant des difficultés d’élocution, un trouble cognitif léger ou une forme légère de trouble neurocognitif. Comme ce traitement peut prendre beaucoup de temps, il vaut la peine de parler à un ergothérapeute pour voir si la personne dont vous prenez soin pourrait bénéficier d’une réadaptation cognitive. Votre médecin de famille ou une infirmière praticienne peut vous aiguiller vers une clinique de réadaptation externe ou une clinique privée pour une évaluation initiale.